• L'illusion au centre des divertissements

    La suite de cette histoire du département de la Loire qui se passa dans un théâtre de Saint-Étienne. Les forces de l'ordre ont fait leur devoir. Et malgré que l'artiste magicien avec sa bonne humeur a voulu arrondir les angles, il a eu un soucis.

    Pas de surprises dans ce spectacle participatif

    Il commença positivement à se faire entendre parce que ce magicien visuel restait sur son avis. Le spectacle vu n'offrait pas de grandes surprises. On le laissa librement partir, et se quittaient en assez bons amis. Il n'était en réalité vraiment pas fâché de sortir de là, d'autant plus que ce magicien emportait la quasi certitude que l'affaire n'aurait pas d'autres suites.

    C'est sans doute pour cela que quinze jours après, il recevra une assignation l'invitant à comparaître en personne à une heure, défaut de suite, en la salle des audiences du tribunal de simple police pour avoir, disait la citation, troublé la représentions et causé du scandale dans un lieu public. C'était comique à lire.

    Le talent du magicien en magie

    L'incident fit du bruit le lendemain de cette Première à l'Eden. Les journaux appréciaient diversement le talent du magicien. Quelques-uns furent indulgents, d'autres furent sévères, il en fut même d'ironiques. Mais tous furent unanimes à protester contre l'expulsion dont il avait été l'objet. Il y eut de longues tartines sur ce droit fameux que, paraît-il, on achète à la porte en entrant. Un écrit disait notamment : « On ne siffle pas assez, nous sommes à ce sujet, d'une indifférence qui devient de la veulerie, nous encourageons ainsi une foule de nullités; etc., etc. »

     

    On peut siffler un spectacle en magie

    Les différentes protestations des journaux provoquèrent de la part du directeur de l'Eden, la lettre suivante, qu'il adressa:

    magicien et magieOn tient à donner au public une petite explication au sujet du « siffleur » expulsé de l'Eden dans la Loire, hier soir, après les débuts du prestidigitateur Hermann.
    Partisan des applaudissements, il est admis par conséquent pleinement le droit de siffler. Ce n'est donc pas le théâtre, on peut en être certain, qui ai fait procéder à l'expulsion en question.
    C'est une mesure d'ordre qui a été prise par les représentants de l'autorité et ce, en grande partie dans l'intérêt même de la victime  car il y avait déjà bousculade et cela eut pu tourner à son désavantage.

    Du reste, si la petite enquête du commissaire de police avait appris que l'on eut affaire à un homme bien élevé, on se serait empressé de lui adresser le lendemain, une bonne loge pour qu'il put assister au spectacle dont il a été privé et pour qu'il put protester en famille.

    Le journal faisait suivre cette lettre des « renseignements » suivants :

    Le siffleur dont M. Plunkett parle avec tant d'esprit est un magicien, il était accompagné d’un prestidigitateur forain. Ces Messieurs, avant de prendre leurs places au guichet s'étaient adressés au chef de claque pour avoir des billets de service, mais tout était vendu.
    Ils avaient alors déclaré au chef de claque qu'il y aurait du bruit.

    Leur intention de siffler, quoiqu'il arrivat, était donc manifeste comme l'a prouvé d'ailleurs l'énorme sifflet de chemin de fer dont ils se sont servis.

    Et voilà comme on écrit l'histoire. On sait qu’il était venu seul et qu’il comptait au contraire avoir beaucoup à applaudir. S’il avait eu la stupide intention de siffler« quand même ».

    De nos jours, que cela soit au Zénith comme dans un café-théâtre, le droit de siffler n'existe plus.

    Numéro de magie et magicien »